dimanche 29 mars 2009

Ghinzu - Mirror Mirror (2009)

Voici le grand retour tant attendu des Warriors belges au nom japonais. Ça fait donc 5 ans que John Stargasm et ses compères bruxellois ont sorti leur deuxième album 'Blow' qui depuis, est devenu un des classiques incontestables du rock belge. Si le groupe n'est pas aussi connu que leurs collègues anversois dEUS au niveau international, il a pourtant tout en main pour jouer dans la cours des grands; des riffs impeccables, des envolées de piano, une voix efficace et surtout, le talent qu'il faut pour arriver à bien combiner toutes ces qualités.
Ça fait donc depuis 2006 que l'album est sensé 'bientôt arriver' et depuis quelques mois que les dates de sorties se succèdent; d'abord le 28 février 2009, puis le 15 mars (date qui change parce qu'il s'agit d'un dimanche...) et finalement, le 30 mars 2009 et ça, c'est officiel et c'est du béton.

Les choses se sont concrétisées pour Ghinzu depuis le début de cette année avec la diffusion exclusive de 'Cold Love' sur leur myspace. Après 5 ans, on en aurait presque la larme aux yeux. A l'écoute de ce fameux titre on se rend compte avec soulagement que les warriors n'ont rien perdu de leur énergie et de leur folie bien connue mais avec le deuxième extrait de l'album, 'Take it Easy', ils prouvent qu'ils font également du bon boulot dans un ton plus calme, voir pop; en effet, ce deuxième extrait se trouve être un savant mélange des Strokes et de la pop dEUSienne. On se retrouve donc avec deux extraits du nouvel opus totalement différents et laissant présager le meilleur pour le reste.Et pourtant, le reste n'apporte pas vraiment de surprise, c'est du Ghinzu comme on les aime, un monstre rock et schizophrène, avec peut-être un côté plus travaillé que d'habitude mais aussi une touche d'humour et d'auto-dérision comme avec 'Je t'Attendrai', chanson qui est sensée parodier Dalida et Julio Iglesias mais remixés à la sauce Ghinzu et qui serait née lors d'une soirée bien arrosée....reste à espérer qu'il ne leur faudra pas tout le temps se mettre dans cet état pour la jouer en live! Il y a aussi un côté expérimental, qui n'est certes pas nouveau (cfr. premier album 'Electronic Jacuzzi'), dans des chansons comme 'Birds in my Head' ou la chanson finale de l'album, 'Interstellar Orgy'.

"Well I'm in you, I'm who you are,
I lead an army right inside your secret thoughts"

Si John Stargasm déclare que "chaque chanson est une petite nouvelle, comme un fragment de mirroir", c'est aussi une sorte de profession de foi du groupe, une preuve de leur maturité; en quelque sortes, on pourrait dire qu'ils se sont regardé dans leur miroir pour faire face à qui ils étaient vraiment et le transposer dans la musique de ce nouvel album où les démons de chacun et chacune se retrouvent, les sentiments refoulés s'exacerbent et s'expriment.

"Miroir miroir, dis-moi qui est la plus belle? (ou dans ce cas-ci, 'qui est le meilleur groupe ?)". Et bien les Ghinzu n'ont franchement rien à envier à de grands artistes comme Muse, Radiohead, dEUS ou Nine Inch Nails et marquent un retour vraiment réussi. Certes, l'ombre de 'Blow' plane sur ce troisième album et pourtant ce dernier n'a qu'un seul défaut: être nouveau et donc, ne pas être encore assez connu et apprécié comme son prédécesseur.

A déguster sans aucune mo-dé-ra-tion !


9,2/10

'Mirror Mirror' (extrait):

vendredi 27 mars 2009

Bilan 1/4

Les trois premiers mois de 2009 sont écoulé et l'heure du bilan trimestriel est arrivée! Avant toute chose, 2009 est une année qui s'annonce remplie de sortie d'albums toutes plus intéressantes les unes que les autres et surtout, attentes avec impatience; la majorité de mes groupes préférés font leur grand retour et ce après bien souvent 4 ans d'absence...Malheureusement 'attente' rime souvent avec 'déception'. L'année a débuté en beauté avec la sortie du 5ème album d'Animal Collective ('Merriweather Post Pavilion') et le fait de les avoir vu récemment en concert ne fait que m'inciter plus à placer cet album au sommet de ma top list 2009. Cette année c'était aussi le grand retour des Franz Ferdinand et après ces trois mois, il s'agit d'un retour à moitié réussi en ce qui me concerne. Passé l'excitation et la joie provoquée par l'écoute tant attendue de nouvelles chansons du groupe...au final ça ne tient pas la route plus le temps passe et c'est bien dommage. Le groupe a du mal à faire mieux que ses deux premiers albums et on ne peut leur reprocher que d'essayer de trop faire la même chose...et à force, de se diriger droit dans le mur. Heureusement qu'il y a toujours 'Ulysses' et 'Lucid Dreams'. Les Yeah Yeah Yeahs et leur nouvel album ont également provoqué une surprise; s'il est prevu pour le mois prochain, sa sortie digitale a été avancée au mois de mars à cause du phénomène de 'leak' sur internet, mais la grosse surprise c'est surtout leur changement de direction, ou leur 'adoucissement' qui pourtant, arrive à écraser un groupe comme les Metric.

Malheureusement, il y a bien d'autres albums qui sont sortis et qui valent surement la peine d'être connue mais bon, j'ai aussi une vie à mener malgré ma passion pour la musique.
Il faut encore citer le nouvel album de Ghinzu, 'Mirror Mirror' qui sort ce lundi (mais qui est déjà disponible en Belgique dès aujourd'hui) et qui est un sérieux candidat pour le top 2009. La critique devrait être publiée dans les jours à venir.

La musique, ça continue avec dans les semaines/mois à venir:
Grizzly Bear, Foals, Placebo, Kasabian, Arctic Monkeys, Muse, The Mars Volta, etc.... va y avoir du boulot mais heureusement que la musique, c'est du plaisir avant tout :)

Benjy Ferree - Come Back to the Five and Dime Bobby Dee Bobby Dee (2009)

Nouvelle découverte provenant comme souvent du grand pays que sont les Etats-Unis. Si le fait qu'il s'agisse d'un artiste solo m'a fait hésiter ('surement encore un compositeur folk...'), je ne regrette aucunement à l'heure qu'il est de m'être intéressée à ce cher Benjy. 'L'habit ne fait pas le moine' se trouve être parfaite comme citation concernant l'album est sa pochette. Fan du Queen des 70s, accrochez vous!


"Won't somebody play the guitar while I cry"

Le premier titre de l'album, 'Tired of Being Good' s'annonce être une mise en bouche parfaite. Du rock classique mais une mélodie qui reste entrainente et innattendue. Ca se confirme avec la suite de l'album qui reste dans ce même état d'esprit de tradition de pure rock américain, mélangeant du country et du blues; les fans de groupes comme les Black Keys (pour ne citer qu'eux) n'auront donc aucun mal à apprécier l'album. Par contre, ce qui est surtout intéressant c'est que Benjy Ferree nous offre quasi une heure de revival du rock puissant du groupe Queen aux alentours de 73 (album Queen I et II) et ça, il fallait le faire! Déjà la voix de Benjy Ferree est puissante et délirante comme celle de Freddie Mercury et puis surtout, les riffs des guitares qui l'accompagnent, cette atmosphere bluesy et glamour, assez caractéristique de Queen à ses débuts feraient presque pleurer les fans de ce grand groupe. 'Whirlpool of Love' est sans conteste l'exemple le plus illustratif de cette comparaison frappante et réussie. Le piano est également présent, surtout lors de ballades comme 'The Grip'.

Si je ne peux m'empêcher de féliciter Benjy Ferree pour son audace et son talent; il ne s'agit ici de rien de vraiment nouveau. Certes, c'est agréable à écouter, voir nostalgique mais ça ne remplace pas vraiment les grands classiques. A vrai dire, les même structures s'enchainent tout au long de l'album et il y a des moments où ça devient assez ennuyant.

C'est donc un album qui reste malgré tout agréable à écouter, notamment pour tous ses clins d'oeils à de grands groupes mais je ne pense pas qu'il fera le poids face au temps et surtout aux autres albums qui sortent cette année. Les fans de bon vieux rock/blues et surtout de Queen devraient se jeter dessus, les autres peuvent passer leur chemin sans trop avoir de problème de conscience.

7/10

samedi 21 mars 2009

Peter Doherty - Grace / Wastelands (2009)

L'enfant terrible de l'indie-rock britannique, Pete Doherty (qu'il faut désormais appeler 'PeteR'), sort son premier album solo. Fini les beaux jours du temps des Libertines et de son amitié tourmentée avec Carl Barât, et point d'interrogation concernant les Babyshambles. Mais on va pas s'en plaindre non plus. Peter Doherty prend un nouveau départ dans sa carrière/vie, voyons si c'est bien parti ou pas.

Les nostalgiques des Libertines doivent être prévenu: il ne s'agit pas d'un album 'sex, drugs and rock'n'roll', sinon quel aurait réellement été l'intérêt pour Doherty d'aller en solo alors que c'est le genre de musique qu'il faisait déjà avec ses potes, même si côté provocation le clip du premier extrait de l'album 'Last of English Roses' se termine avec un baiser langoureux de deux garçons.

Au niveau du thème de l'album, 'Grace/Wastelands' parle de la Grande-Bretagne, de son passé historique glorieux et du courage face à la menace allemande de la Seconde Guerre Mondiale('1939 Returning') mais aussi du désespoir profond qui semble s'être installé dans le coeur de la nouvelle génération dont Peter Doherty est le représentant dans cet album. Il y a bien sûr des thèmes plus intimes, flirtant avec l'amour mais ça c'est le côté auteur-compositeur de l'auteur, qui ne perd rien ici de son talent dans des chansons où il mêle mélancolie, douceur et profondeur en utilisant la sensibilité de sa poésis qui s'accorde parfaitement avec la musique. Aussi, c'est un album plutôt calme par rapport à ce dont Doherty nous avait toujours habitué; 'Grace/Wastelands' est un album pour la plupart du temps folk et acoustique mais qui mélange des côtés pop plus marqué et quelque fois des arrangements de cordes ('A Little Death Around the Eyes') qui font penser au dernier projet solo d'Alex Turner, The Last Shadow Puppets.


C'est donc assez audacieux de la part de mister Doherty que de nous offrir un album aussi intime et différent mais il prouve que son talent n'a rien à envier au passé. Les fans de ce monsieur apprécieront sans aucun doute, les autres pourraient être assez positivement surpris et malgré les quelques passages à vide de l'album, il vaut la peine d'être découvert.

6,8/10

'Last of the English Roses':

vendredi 13 mars 2009

Metric - Fantasies (2009)

Voici le 4ème album du groupe canadien d'Emily Haines: Metric. Leur dernier album, 'Live it Out' était sorti en 2005 et ça commençait à faire long. Il faut ajouter à cela que ce dernier a fait polémique au sein des fans du groupe, la plupart le trouvant comme étant le moins bon du groupe alors que personnellement, 'Live It Out' fait partie de mon top album de tous les temps. Quoiqu'il en soit, le groupe était vraiment attendu au tournant pendant ces dernières années. Vive la pression...

Il est difficile aujourd'hui de parler de Metric sans mentionner Emilie Haines. Normal me direz-vous, car il s'agit de la chanteuse du groupe. Cependant, les 4 ans qui séparent les deux albums ont également vu naître un album ('Knives Don't Have Your Back', 2006) du projet solo de la chanteuse, intitulé 'Emily Haines & the Soft Skeleton'. Si j'en parle dans cette critique c'est tout simplement parce qu'à l'aube de la sortie officielle de 'Fantasies' prévu pour avril et lors de ces premières écoutes, l'ombre du projet solo d'Emily plane dangereusement autour. En effet, beaucoup de fans du groupe déclare qu' 'Emily and the Soft Skeleton' a dépassé son 'maître' et que si on écoute 'Metric', c'est surtout pour sa chanteuse en or. Malheureusement, ce n'est pas tellement faux.
Si je n'ai personnellement pas vraiment adhéré à ce projet solo, j'attendais beaucoup de ce nouvel album, et ce, surtout grâce à la très bonne qualité générale de son prédécesseur. 'Help I'm Alive', premier single de l'album, fait depuis quelque temps son petit buzz médiatique, mais ne présageait rien d'extraordinaire...et il se trouve que l'album représente lui aussi, rien d'extraordinaire; il n'y a rien de vraiment transcendant, les chansons se succèdent et rien ne ressort vraiment à part 'Sick Muse' et son refrain percutant. Le reste est assez plat ou en tout cas ennuyant, on a l'impression que le groupe se répète dans toutes les chansons et même la voix d'Emily n'arrive pas à sauver grand chose. Les riffs de guitare se ressemblent tous et il manque des surprises comme 'Poster of a Girl', 'Monster Hospital' ou les riffs tranchants de 'Glass Ceiling'. Quelle déception...

C'est d'autant plus dommage que la reconversion récente des Yeah Yeah Yeahs confirme ce sentiment de ratage; il semblerait que la nouvelle reine du genre soit maintenant Karen O et la musique de son groupe semble être beaucoup plus inspirée que celle des canadiens...

6/10

'Help I'm Alive':

mercredi 11 mars 2009

Röyksopp - Junior (2009)

C'est au tour du duo de musiciens norvégiens, Röyksopp, de faire leur grand retour en cette année 2009 après leur deuxième album, 'The Understanding', parut en 2006 et de son incontournable, entre autres, single 'What Else is There?'.

J'ai toujours trouvé difficile de juger des albums de groupes électro parce que d'une part, ma connaissance sur ce milieu n'est pas énorme et d'autre part, ce genre de groupe ne peux pas changer fondamentalement et introduire des éléments externes, comme le rock par exemple, alors que dans le cas contraire c'est plutôt courant, d'où la difficulté d'arriver à parler de leur musique. Cependant, le menu a l'air plutôt pas mal: musique électronique assaisonnée de trop-hop et de Downtempo: Bon appétit!

Ce qui m'a assez surpris en écoutant cet album c'est que le groupe ai décidé de sortir 'Happy up Here' en tant que premier single, choix que je trouve pas forcément le meilleur puisque la chanson n'a vraiment rien d'extraordinaire, elle fait même beaucoup (même trop?) penser à Air et puis, 'The Girl and the Robot' ou 'This Must Be It' sont beaucoup plus percutants. Ces derniers font partie des chansons sur lesquelles apparaissent des Guest comme Anneli Drecker (Bel Canto), Karin-Dreijer Andersson (The Knife), Lykke Li et Robyn; donc du bon monde qui contribue sans aucun doute au succès que créent ces chansons sur l'album.

Si une caractéristique générale devrait être attribuée à cet album, ce serait surement son côté 'pop', plus marqué que dans le précédent opus. Alors que 'The Understanding' était plus adapté aux dancefloors, 'Junior' reste léger à écouter et a ce côté chaméléon. 'Röyksopp Forever' fait partie des perles de l'album et porte cette touche 'épique' que nos amis anglais aiment bien attribuer à certaines compositions musicales sortant du lot. Avec ses arrangements de cordes mêlées à la dimension électronique du groupe, la chanson porte bien son nom et pourrait représenter une sorte d'hymne non officielle du duo norvégien.

Mais (et il y a toujours un mais...) on peut ressentir que dans la deuxième partie de l'album, le groupe brode un peu; on sent bien que le niveau baisse un peu par rapport à la première partie. Il y a également des répétitions de structures/mélodies qui apparaissent sur l'album ('The Girl and the Robot' et 'This Must be It' ont un début assez similaire).

Le temps va certainement jouer un rôle décisif mais pour les 9 mois de l'année qui reste, il y a comme qui dirait une certitude d'avoir mieux. Ça reste un album très appréciable pour le moment, alors profitez-en!

6,8/10

'Happy up Here':


jeudi 5 mars 2009

Empire of the Sun - Walking on a Dream (2008/2009)

Détrompez-vous, il ne s'agit pas de l'affiche du prochain Star Wars ou du prochain film de Steven Spielberg et pourtant, le nom du groupe vient du roman de J.G. Ballard paru en 1984 et adapté plus tard au cinéma par Spielberg. Empire of the Sun c'est aussi, et surtout, un duo australien composé de Nick Littlemore du groupe PNAU et de Luke Steele du groupe The Sleepy Jackson. Si ce dernier était déjà assez excentrique dans son groupe, les deux musiciens atteignent ici le paroxysme du look kitsch et d'une musique qu'on pourrait qualifier d'aussi colorée que leurs costumes. L'album est sorti en octobre 2008 en Australie et il vient envahir le continent américain et européen cette année.

Malgré leurs look, Empire of the Sun prennent la musique très au sérieux même si celle-ci est aussi décalée qu'eux. 'Walking on a Dream' est un concentré d'électro-pop des années 80 avec une petite touche contemporraine. Bien que cela crée une polémique certaine, on ne peut s'empêcher de parler des MGMT que tout le monde connait grâce à leur génialissimes singles 'Time to Pretend' et 'Kids'. En effet, les deux albums partagent le même thème musical (les 80s et la pop psychédélique de David Bowie), la même ambiance et on également des cordes vocales assez similaires mais ce qui vient faire la grande différence ici c'est que cet album donne une impression de maturité et d'expérience par rapport à 'Oracular Spectacular' des MGMT. Il y a en effet beaucoup plus de maîtrise dans les compositions musicales ce qui donne une cohésion certaine à l'album. Empire of the Sun n'échapperont quand même à la phrase 'Si vous aimez MGMT vous aimerez Empire of the Sun' même si 'Walking on a Dream' n'a pas ce grain de folie et de décalage qu'on retrouve chez leurs collègues américains. Mais ça...Luke Steele et Nick Littlemore arrive à le compenser largement avec leurs costumes/maquillages et leurs clips délirants.

Malheureusement, et c'est sans doute le seul vrai point négatif et un autre point commun avec les MGMT, on a du mal à vraiment trouver une consistence. La première partie de l'album est agréable et contient notamment les deux singles 'Walking on a Dream' et 'We are the People' mais la deuxième partie a du mal à convaincre et surtout, a une fin de guimauve avec 'Without You'.

Les Empire of the Sun nous offrent quand-même un album audacieux et original mais ils devront vraiment nous prouver de quoi ils sont capable s'ils décident de sortir un deuxième album.

On a donc devant nous l'éternelle question du fameux verre à demi vide ou à demi plein...


7/10

'We are the People':

mercredi 4 mars 2009

The Veils - Sun Gangs (2009)

Les Veils sont un de ces groupes qui ont du talent mais qui pourtant ont du mal à percer ou à trouver leur place parmi les groupes qui se battent pour persister dans la mémoire des auditeurs. Le groupe tient son quartier général à Londres même si la figure de proue, Finn Andrews, a vécu quelques années en Australie. Le premier album du groupe, 'The Runnaway Found', est sorti en 2004 et a été suivi en 2006 par 'Nux Vomica'. Le groupe fait donc son retour avec ce troisième album, regorgeant d'une colère et d'une frustration certaine.

Même si 'Sun Gangs' (les gangs du soleil) est loin d'annoncer quelque chose d'obscure, l'album est quand-même assez sombre et surprend quelque peu à la première écoute. The Veils ont, certes, toujours eu un petit penchant pour ces tons obscures dans leurs albums mais c'était généralement toujours contre-balancé par des petites perles de joies comme 'Advice for Young Mothers to Be' de l'album précédent. La seule vraie chanson de 'Sun Gangs' qui a un ton un plus enjoué est 'The House She Lived In', mais on a connu mieux. Les autres chansons restent assez brutes et amères et n'invitent pas vraiment à l'écoute de cet album, ou en tout cas, on ne se sent pas toujours diposé à plonger avec le groupe, dans des souvenirs qui nous font mal. Par contre, ce dernier détail prouve qu'à ce niveau, le groupe réussi à transporter/émouvoir.


Si la musique est obscure, les paroles sont également empreintes d'une certaine amertume et surtout, d'une tristesse qui semble infinie. Il est en effet question de choses, ou plutôt de personnes qu'on ne pourra jamais avoir ('...and it's hard to say but I think you'd better just say you don't love me anymore, I've been waiting [...] but now I know I'll never overcome this madness if I don't know for sure...'), de la mort ('I am gone where you can't save me') et de la douleur qu'on peut ressentir par la suite ('All that I have lost is bound to past', 'Hope there's someone cause I've been down for so long'). Heureusement, l'album termine sur une note positive car 'Begin Again', comme son titre suggère, invite à ne jamais abandonner et à recommencer à avancer.

Enfin, et c'est peut-être au final ce qu'il y a de plus triste dans cet album, beaucoup d'influences externes apparaissent, comme celle de 'Nick Cave & the Bad Seeds', 'The National' et Coldplay ('The Letter') et c'est assez dommage car on a le sentiment que le groupe perd son identitité au profit d'une reconnaissance qu'ils n'ont pas encore obtenu et qui va peut-être enfin venir à l'aide des groupes cités plus haut.

'Sun Gangs' est donc un album où lumière et obscurité s'affronte, où tristesse et espoir se battent pour subsister. C'est donc un bel album à thème avec lequel les Veils réussissent à nous émouvoir mais ça ne suffit pas car au niveau artistique, cette obscurité peut malheureusement le faire du tord et ce n'est pas album qui donne forcément envie de le réécouter.

5,6/10


lundi 2 mars 2009

Hercules and Love Affair (2008)

Ce mois de mars commence avec le 'réajustement' d'opinion de l'album des Hercules and Love Affair. L'année dernière, quasi jour pour jour, j'avais écris mon avis concernant cet album, que j'ai redécouvert cette année-ci d'une manière totalement différente. Il me semblait donc logique de réécrire une critique et de par la même occasion, faire connaitre la musique de ce groupe.

Hercules and Love Affair est sans aucun doute un des premiers groupes qui ont surfé sur la vague revival des années 80, vague qui atteint quelque peu son apogée ces temps-ci. Le groupe vient de New-York et est un projet du DJ Andy Butler, qui s'entoure de Nomi ruiz, Ann Foxman et surtout, d'Antony Hegarty, choix aussi surprenant qu'audacieux. Il faut dire qu'il est difficile d'imaginer Antony dans ce genre de groupe alors qu'on le connait surtout pour son projet 'Antony & the Johnsons' où l'humeur est loin d'être joyeuse ou loin de donner envie de danser. Et pourtant, c'est bien un des but de ce groupe (incorporer l'amour de la danse) et Antony se trouve être un atout majeur pour Hercules and Love Affair.
C'est d'ailleurs lui qui ouvre le bal avec 'Time Will' où sa voix suave s'élève aux cotés de sonorités 80s et de l'électro - disco de cette époque. Ensuite, dans 'Hercules Theme', une des chansons phares de l'album, la voix d'Antony se marie parfaitement avec cette 'vibe', ce son entremêlé de basse et de trompettes qui arriverait sans aucun doute à faire danser un mort. Enfin, 'Blind' représente sans aucun doute le paroxysme du talent vocal d'Antony, là où on s'attenderait le moins à le voir: ça vibe, ça groove et on a qu'une envie, danser.

Il faut ajouter à cela qu'il y a aussi d'autre chanteurs et que monsieur Hegarty n'était qu'une collaboration à la base et même si ça donne pas vraiment le même effet, ça reste tout aussi agréable surtout grâce à la musique qui reste, encore une fois, 80s du début à la fin, que ce soit au niveau de la basse, des synthés, des beats... bref: disco power (vous serez prévenu).

Les fans de cette époque, jeunes comme moins jeunes, devraient adorer. Personnellement je me délecte de cette album qui est comme une drogue et qui se laisse dévorer une fois la bête apprivoisée.

7,9/10

'Blind':

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