jeudi 30 avril 2009

Malajube - Labyrinthes (2009)

Malgré son nom, le groupe Malajube est en faite un groupe francophone originaire du Québec et ayant à son actif 3 albums studios dont ce dernier, 'Labyrinthes' sorti au mois de février. La formation québécoise peut également se vanter d'être un des groupes (si pas le groupe) ayant le plus du succès auprès de la masse d'auditeurs anglophones, et ça, il faut le faire ! C'est d'ailleurs assez étrange car les pays francophones peuvent se vanter d'avoir d'excellents groupes qui se donnent la peine de chanter en anglais (Stuck in the Sound de France, Ghinzu en Belgique - pour ne citer qu'eux) et pourtant ne sont pas autant connus que leurs confrères québécois.

Au-delà de la position géographique idéale du groupe, Malajube est vraiment une perle rare du rock contemporrain. Ne connaissant pas la discographie complète du groupe (en effet, je ne connaissais que le single 'Montreal - 40' de l'album précédent), je vais me limiter à leur nouvel album, qui m'a vraiment positivement étonné. 'Ursuline', la première chanson de l'album est véritablement 'épique', je n'ai aucun autre mot pour la décrire; de l'intro 'innoncente' jouée au piano, au reste dominé par des riffs de guitares tantôt plus agressif tantôt beaucoup plus doux et calme, je ne pense pas me tromper en disant que c'est sans aucun doute un des meilleurs morceaux de rock 'français' que j'ai jamais entendu, et même si c'est sans aucun doute la chanson phare de l'album, le reste peut s'apparenter également à un style similaire qu'on pourrait qualifier parfois de rock progressif, se mélangeant facilement avec du rock plus (power)pop ou indie. Quant aux fans de piano, ils devraient être également comblé car il est mit à l'honneur sur chacune des chansons.Pour en revenir au côté 'francophone', le groupe joue avec habilement; d'un côté, nous autres francophones ont le plaisir de comprendre des paroles assez agréables et bien écrites, de l'autre côté, la voix du chanteur est quelque peu 'noyée' par la musique, ce qui ne dérangera pas les personnes non-francophones.

Je ne reprocherais qu'une chose aux Malajube; ils ont certes un talent incroyable et promettent beaucoup de belles choses pour le futur mais ce côté expérimental/progressif encore certes, timide, donne à l'album un côté assez brouillon et désordonné. C'est donc un album à creuser, mais croyez-moi, c'est de l'or qu'on trouve au fond.

7,5/10

'Porté Disparu':



Sorti: 22 février 2009

samedi 25 avril 2009

Patrick Wolf - The Bachelor (2009)

Patrick Wolf peut se vanter d'être à ce jour un des plus talentueux jeunes prodiges qu'a à nous offrir la Grande-Bretagne. Et pourtant, il se trouve être encore injustement peu connu. Injustement car cet auteur/compositeur et musicien touche-à-tout (violon, accordéon, guitare, piano, ukulélé,...) s'est fixé le but de renouveler la musique en créant son propre style qui se trouve être un mélange de tous les instruments (et donc influence qu'ils peuvent représenter comme le pop rock, du folklore irlandais ou encore l'électro) qu'il maîtrise en chantant de sa voix grave et suave à la David Bowie. Il a à son actif 3 albums (dont le dernier est sorti en 2007) et son nouvel album, 'The Bachelor', sort le 1er juin, et sera suivit de prêt de 'The Conqueror' qui sortira déjà l'année prochaine. Mais ne nous précipitons pas et parlons un peu de ce fameux nouvel album.

'Fameux' c'est comme ça qu'on pourrait l'appeler alors qu'il n'est pas encore sorti car le buzz sur la toile provoqué par son attente est assez considérable et éveille les curiosités. Ma connaissance sur cet artiste se limite à 'The Magic Position' (son album précédent) qui, il est vrai, ne m'avait pas plus touchée que ça, mais qui pourtant m'avait laissé une assez bonne impression générale de ce jeune et ambitieux Patrick Wolf, qui était à la hauteur de sa réputation, avec une musique aussi diversifiée et kitsch que son look. J'attendais donc ce nouvel album pour pouvoir peut-être me refaire une opinion à son sujet car c'est bien connu: nouvel album = (normalement) nouveauté (au sens large du terme).

Avant toute chose, il faut savoir que 's'attaquer' à Patrick Wolf s'est aussi s'attendre à entendre une musique originale mais également kitsch et ça ne change pas avec ce nouvel album. Le début contient 3 tubes en puissance ('Hard Times', 'Oblivion' et 'The Bachelor') et prouve le talent de compositeur de leurs auteur (en citant au passage la très bonne production de l'album) et la combinaison idéale de l'électro et des violons. Ce style atteint son point culminant avec le premier single de l'album, 'Vulture', qui rappelle la pop electro déjantée des Of Montreal. Mais l'album contient également quelques chansons au tempo beaucoup plus lent et si ça passe avec certaines ('The Bachelor', 'Damaris' et 'The Messenger'), à partir de 'Vulture', la qualité de l'album descend en flèche et a véritablement un arrière-goût de guimauve, 'Blackdown' étant la cerise sur le gâteau. C'est bien dommage car si l'album avait été racourci quelque peu, il serait surement plus efficace et plus percutant. En tout cas, l'orchestration de l'album est magnifique et travaillée ('The Sun is Often Out' ou la fin réussie de l'album 'The Messenger') et rien que pour ça, ça mérite le détour.

Bien que c'est album ne me fasse pas devenir une fan incontestée de Patrick Wolf, il parvient quand-même à me faire rentrer plus loin dans son univers et à commencer à l'accepter et le comprendre. Le grand problème de Patrick Wolf est que, malgré toute la créativité qui entoure son œuvre, on aime ou on aime pas; ou en tout cas, pas facile d'adhérer à toutes les chansons et c'est album balance (parfois) dangereusement entre guimauve et génie. Quoiqu'il en soit, c'est un artiste qui mérite vraiment d'être découvert pour son originalité.
Voici encore un album qui a besoin de mûrir mais un 7,5/10 me semble être assez mérité pour le moment. On verra ce que ça donne en fin d'année.

7,5/10

'Vulture':



Sortie: 1/06/2009

vendredi 17 avril 2009

IAMX - Kingdom of Welcome Addiction (2009)

Chris Corner est un de ces artistes que je ne connais pas beaucoup mais que j'admire et respecte. Tout d'abord car il a du talent et de l'expérience (avant IAMX il était chanteur du groupe Sneaker Pimps à 15 ans) et ensuite, car il arrive à produire une musique de bonne qualité au travers de ses albums (dont il est lui-même le producteur). Malgré ces éloges, je n'ai jamais vraiment réussi à adhérer à son univers musical (malgré quelque chansons que j'apprécie assez) car j'avais toujours l'impression qu'il manquait un petit je-ne-sais-quoi pour me convaincre et me charmer. Et pourtant, son tout nouveau troisième album est bien parti pour se venger de mon indifférence et faire enfin pencher la balance du côté d'IAMX.

La première chose frappante est la production qui m'a l'air d'être meilleure que celle des albums précédents; la musique, la voix de Chris Corner et les arrangements sont clairs comme du cristal et s'enchaînent parfaitement sur chacune des compositions. En parlant de la musique, le style de c'est album est plutôt synthpop et arriverait à faire palir de grands groupes du style comme les Depeche Mode. Cependant, malgré son homogénéité, il y a également des petites variations de styles comme du triphop ou de l'indu sur 'An I for An I' pour les fans de Nine Inch Nails ou encore des airs de cabaret ('The Stupid, The Proud'). Mais le point fort d'IAMX est sans aucun doute sa voix, douce et puissante à la fois et s'accordant tellement bien avec les compositions musicales, comme sur 'I am Terrified' ou le final de l'album, 'Running', et surtout participant à la montée en climax de l'album, sa deuxième partie en étant le point culminant. Concernant le thème, je ne pense pas me tromper en disant que c'est le genre de thème dont Chris Corner a l'habitude de parler dans ses albums et ici, le titre de ce troisième opus en dis long.

Que dire à part qu'il s'agit d'un album agréablement surprenant et surtout, agréablement bon. Il devrait également convenir à mal de monde niveau goût musical car Chris Corner arrive sans aucun mal à jouer au caméléon tout en sachant rester fidèle à son domaine de prédilection.

8,5/10

'You Can be Happy':

mardi 14 avril 2009

Peaches - I Feel Cream (2009)

La diva electro-clash cannadienne nous revient cette année avec un tout nouveau album et après avoir fait attendre ses fans pendant 3 ans. Bien connue pour son attitude et ses paroles extravagantes, c'est une petite surprise que de la voir apparaître d'une façon plutôt sobre sur la nouvelle pochette qui annonce la couleur: les 80s! Et oui, encore une artiste qui surfe sur la vague revival des années 80, et pour ceux qui en ont marre ou qui n'aime pas, mauvaise nouvelle: c'est bien parti pour toute l'année !

Mais revenons à l'album de cette fameuse Merril Nisker qui fait sans aucun doute partie des bonnes surprises de cette année. Avant tout, le style est assez varié, un peu de PJ Harvey ('Talk to Me'), de Lady GaGa et de hip-hop ('Billionaire'), de l'électro à la Simian Mobile Disco ('Mommy Complex') le tout mélangé à des synthés et rythmes des années 80 ('Lose You'). Que les fans se rassurent quand-même, la bonne vieille Peaches est toujours présente, comme sur 'Serpentine' ou 'Take You On' mais ce qui est surtout agréablement surprenant c'est ce côté 'doux', une colère et frénésie beaucoup plus contrôlée, ce qui risque peut-être de décevoir quelques fans de la première heure mais ce qui donne une plus grande ouverture à l'album et qui donc, devrait attirer beaucoup plus de nouveaux auditeurs. Ce dernier point pouvant être autant positif que négatif, 'I Feel Cream' reste néanmoins un album très agréable à écouter, et qui est loin d'être ennuyant et qui n'est ni trop court, ni trop long, les chansons se succèdent en apportant leurs lots de surprises. Certes, l'électro reste assez basique, mais ça fait aussi partie du charme de l'album, et ça marche!

Voici sans aucun doute l'album de maturité pour Peaches, et peut-être, son meilleur? On va laisser le temps faire son affaire et surtout, danser sur les rythmes de sa majesté Peaches qui fait un retour plus que réussi. Si vous aviez une opinion bien tranchée sur l'artiste, voilà un moyen de vous faire relativiser, voir faire changer complètement d'avis!

8,3/10

'I Feel Cream':

samedi 4 avril 2009

The Horrors - Primary Colours (2009)

Apparu sur la scène anglaise en 2007 avec leur premier album 'Strange House', le groupe de punk/gothique revient cette année avec un tout nouvel album, qui vient se classer dans la lignée du revival post-punk de Joy Division.

Si le titre de l'album est assez 'coloré', le groupe reste fidèle à son nom en nous offrant une galette assez sombre, aux ambiances suffocantes et lourdes, comme sur 'New Ice Age'. Cette ambiance glaciale et somme toutes assez typique du post-punk et de tous les groupes qui s'y apparentent comme Interpol, Editors, She Wants Revenge...et plus récemment, White Lies. Encore une fois, la différence est que le son est beaucoup plus lourd et plus expérimental ('Sea Within Sea'). Cet album est assez difficile à cerner car il y a beaucoup de points positifs; la production est assez bonne, la musique est loin d'être médiocre...et la fin de l'album mérite amplement de passer par la première partie. Il y a quand-même un sentiment de 'déjà-entendu', notamment parce que voila un xème émulateur des Joy Division, des petits clin d'oeils par-ci par-là à des groupes comme The Cure, et puis l'album se répète quelque peu...ce n'est qu'à partir de 'I Only Think Of You' que les choses intéressantes commencent. En d'autres mots, voici un album qui ne se cerne pas facilement mais ses mélodies s'impregnent sans qu'on s'en rende vraiment compte et on se retrouve vite être hanté par ce fameux 'Primary Colours'.

Le single 'Sea Within a Sea' est indéniablement la perle du lot et clot d'une merveilleuse façon un album qui reste au final assez moyen lors des premières écoutes mais qui vaut la peine d'être exploré car sa qualité semble s'améliorer à chaque nouvelles écoutes!

7/10

'Sea Within a Sea':

Grizzly Bear - Veckatimest (2009)

Le folk a toujours été pour moi quelque chose d'inintéressant et ennuyeux, ou en tout cas, peu original et assez répétitif. Et pourtant, j'ai été assez agréablement surprise par l'album des Department of Eagles, 'In Ear Park' (sorti l'année dernière) et j'ai donc décidé de m'intéresser à leur groupe originel, les Grizzly Bear, qui sortent cette année leur troisième album, hautement acclamé par la webzone musicale.

Ces derniers sont en quelque sorte l'équivalent des Animal Collective mais dans le domaine de la folk musique. Eux aussi viennent de New York (et plus précisément de Brooklyn) et ont un goût prononcé pour l'expérimentation...et il faut dire que c'est assez incroyable d'entendre tout ce qu'ils arrivent à faire avec des guitares sèches. Cela va sans dire qu'il s'agit également d'un album qui a généralement besoin de temps pour être cerné; à l'heure où j'écris j'en suis à un peu prêt ma 13ème écoute et pourtant, j'ai l'impression de redécouvrir plein de choses...voilà qui présente sans aucun doute une grande qualité pour un album et surtout, qui met en garde les impatients.

Les quatre premières chansons de l'album sont des tueries; 'Southern Point' maintient la pression jusqu'à la fin avec une mélodie qui coupe le souffle tant le groupe parvient à aller dans toutes les directions possibles, passant du swing à quelques entrées discrètes dans l'électro, pour au final revenir à la mélodie inital en nous laissant littéralement sur le cul...et ça continue avec 'Two Weeks', d'une beauté à faire pleurer suivit d' 'All we Ask', pareil à ses prédécesseurs. Le reste dans l'album reste dans le même état d'esprit, on se balance entre des atmosphères plus douces et d'autres plus brutes, usant tant de guitares acoustiques qu'électriques. Le talent du groupe réside surtout dans les harmonies que les membres arrivent à créer entre les instruments et les voix; la structure des chansons et très travaillée et renferme une beauté aussi rare que fragile...bref les Grizzly Bear se révèlent être de merveilleux artisans du neo-folk, présentant habilement des fresques colorées peintes sur de la porcelaine...

Cet album pourrait être trop vite qualifié d'ennuyant et de trop long, mais sa nature repose justement sur les émotions et les atmosphères créés dans chacune des chansons; il faut leur laisser le temps d'éclore et donc, il faut un sérieux investissement personnel car c'est vraiment loin d'être un groupe avec une musique 'directe'....

Album vivement conseillé!

8/10

'Two Weeks' (Live):

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