The Veils - Sun Gangs (2009)
Les Veils sont un de ces groupes qui ont du talent mais qui pourtant ont du mal à percer ou à trouver leur place parmi les groupes qui se battent pour persister dans la mémoire des auditeurs. Le groupe tient son quartier général à Londres même si la figure de proue, Finn Andrews, a vécu quelques années en Australie. Le premier album du groupe, 'The Runnaway Found', est sorti en 2004 et a été suivi en 2006 par 'Nux Vomica'. Le groupe fait donc son retour avec ce troisième album, regorgeant d'une colère et d'une frustration certaine.
Même si 'Sun Gangs' (les gangs du soleil) est loin d'annoncer quelque chose d'obscure, l'album est quand-même assez sombre et surprend quelque peu à la première écoute. The Veils ont, certes, toujours eu un petit penchant pour ces tons obscures dans leurs albums mais c'était généralement toujours contre-balancé par des petites perles de joies comme 'Advice for Young Mothers to Be' de l'album précédent. La seule vraie chanson de 'Sun Gangs' qui a un ton un plus enjoué est 'The House She Lived In', mais on a connu mieux. Les autres chansons restent assez brutes et amères et n'invitent pas vraiment à l'écoute de cet album, ou en tout cas, on ne se sent pas toujours diposé à plonger avec le groupe, dans des souvenirs qui nous font mal. Par contre, ce dernier détail prouve qu'à ce niveau, le groupe réussi à transporter/émouvoir.
Si la musique est obscure, les paroles sont également empreintes d'une certaine amertume et surtout, d'une tristesse qui semble infinie. Il est en effet question de choses, ou plutôt de personnes qu'on ne pourra jamais avoir ('...and it's hard to say but I think you'd better just say you don't love me anymore, I've been waiting [...] but now I know I'll never overcome this madness if I don't know for sure...'), de la mort ('I am gone where you can't save me') et de la douleur qu'on peut ressentir par la suite ('All that I have lost is bound to past', 'Hope there's someone cause I've been down for so long'). Heureusement, l'album termine sur une note positive car 'Begin Again', comme son titre suggère, invite à ne jamais abandonner et à recommencer à avancer.
Enfin, et c'est peut-être au final ce qu'il y a de plus triste dans cet album, beaucoup d'influences externes apparaissent, comme celle de 'Nick Cave & the Bad Seeds', 'The National' et Coldplay ('The Letter') et c'est assez dommage car on a le sentiment que le groupe perd son identitité au profit d'une reconnaissance qu'ils n'ont pas encore obtenu et qui va peut-être enfin venir à l'aide des groupes cités plus haut.
'Sun Gangs' est donc un album où lumière et obscurité s'affronte, où tristesse et espoir se battent pour subsister. C'est donc un bel album à thème avec lequel les Veils réussissent à nous émouvoir mais ça ne suffit pas car au niveau artistique, cette obscurité peut malheureusement le faire du tord et ce n'est pas album qui donne forcément envie de le réécouter.
5,6/10
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire